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Publié : 27 mai 2004
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Verte

Marie Desplechin

Ecole des Loisirs, neuf, 180 p., 1996

niveau 3

Mots clés :
- Point de vue, humour, parole rapportée, voix narratives
- Générations, maternité et paternité, séparation, amitié, sorcellerie

Auteur

Marie Desplechin est née à Roubaix en 1959. Elle a fait des études de lettres et de journalisme, et a toujours rêvé d’être écrivain. Avant de se consacrer à l’écriture, elle a travaillé en free-lance pour des agences de communication. Ses romans pour la jeunesse mêlent l’humour et la tendresse. En 1995, elle publie un recueil de nouvelles très remarqué, “Trop sensibles”. Son premier roman, “Sans moi”, a connu un vif succès. Elle est également l’auteur d’un récit sur le Nord dont elle est originaire. Elle travaille régulièrement comme journaliste dans différents magazines. Elle vit à Paris, elle a trois enfants. "L’humour léger de Marie Desplechin, sa psychologie redoutable, sa manière de sertir les petits riens de la vie, de tamiser le quotidien pour en recueillir les pépites." Florence Noiville, "Le Monde", 30 mai 1997.

Éléments d’analyse

Structure de l’œuvre
Une tranche de vie est racontée par quatre voix successives signalées par un titre un sous-titre, comme s’il s’agissait de mettre en scène des extraits de journaux intimes, de juxtaposer ou mieux de superposer quatre points de vue. On remarquera par ailleurs que la voix d’Ursule revient en fin de roman, comme pour analyser ce qui c’est passé, tirer les conclusions.

Spécificités littéraires

  • Trois voix féminines se font entendre celles d’Ursule, de sa mère Anastabotte et de sa fille Verte, trois voix à la fois proches et empruntes d’une expérience et d’une sensibilité différentes.A celles-ci se joindra en fin de parcours celle du jeune Soufi, hors jeu et porteur de la résolution finale, le candide de l’histoire qui porte un regard étonné et contrasté sur les évènements.
  • Cette superposition des voix nous permet une saisie à plusieurs dimensions de la séquence rapportée, les diverses voix nuancent, complètent, contrastent les points de vue et donnent une épaisseur narrative à un récit somme toute assez bref. L’intérêt est donc moins là dans l’aventure elle-même que dans le travail littéraire et subjectif mis en œuvre.
  • Ces voix nous permettent par ailleurs d’explorer l’intériorité des personnages par de longs monologues intérieurs, chacune prenant la parole à la première personne. A ces « je » successifs viennent par ailleurs s’ajouter des dialogues. La parole est donc centrale dans cette écriture et du coup nous sommes très proche de l’oral.
    - Ces voix nous permettent enfin avec beaucoup d’humour d’entrer dans la complexité des relations intergénérationnelles et entre sexes.

Pistes d’interprétation :
La magie ne ferait-elle pas partie de la vie, est-il possible de choisir son destin, de lui donner un coup de pouce, comment vivre avec l’Autre ?...

Propositions d’activités

Sur le texte :

Lire :

  • Pour travailler sur les divers points de vue, il serait judicieux de faire relire en regard divers extraits : le coup de fil du début rapporté par Ursule et par sa mère, la rencontre mère, fille, petite fille, en axant l’observation sur le portrait d’Anastabotte et plus spécialement la description de sa tenue (p.26-27 et 45-46)
  • On pourra également demander aux élèves de relever au fil du texte les éléments relatifs aux stéréotypes véhiculés sur les sorcières et les opposer à la « réalité » décrite dans le roman.
  • On pourra s’intéresser aussi aux spécificités du temps et du rythme de la narration : retour sur la même période en s’attardant plus ou moins sur tel ou tel événement, en racontant les évènements dans un ordre différent (ex ; dans le récit du Mercredi par Verte, la rencontre avec Soufi n’est pas rapportée au moment où elle a eu lieu), comblement d’une ellipse (p.78), le dernier paragraphe de la première partie nous fait comprendre qu’il s’agit d’un récit rétrospectif...

Parler / Dire (mise en voix) :

  • Travail sur l’incipit : il serait intéressant de travailler à l’oral le début du premier chapitre en le mettant en espace et pourquoi pas en faisant choisir des phrases aux élèves pour mettre en écho les voix de toutes les mères. On se questionnera ensuite sur ce que l’on apprend et comment.
  • On pourrait également faire repérer aux élèves (ou retrouver en fin de lecture), le système des voix : marquage de parties, richesse des modes de parole rapportée (ex :p.22 à 24), manière de s’exprimer (usage ou non d’interjections, d’exclamatives, niveau de langue...)...
  • Il pourrait enfin être judicieux d’amener les enfants à débattre, à partir de leur propre expérience des relations parents-enfant, homme-femme...

Ecrire :

  • Travailler sur le point de vue en demandant aux élèves de réécrire la scène de l’enlèvement de Soufi par l’ombre bleue mais cette fois, du point de vue d’un de ses partenaires de foot ou sous la forme d’un fait divers
  • Ecrire une autre conclusion, celle de Verte, ou celle d’Anastabote.

Sur la mise en réseau

En relation avec la notion de point de vue

  • Une histoire à quatre voix, Anthony Brown, Kaleidoscope, qui montre aussi un même événement selon quatre points de vue contrastés, l’image jouant là un rôle fondamental
  • L’enfant océan, Jean-Claude Mourlevat, Pocket Jeunesse, coll. Pocket Junior, 1989, qui construit le récit au fil de divers points de vue internes ou externes, impliqués directement ou non dans l’aventure.
  • La promenade au phare de Virginia Woolf ( en particulier la partie de cache-cache) et La traversée de la mangrove de Maryse Condé mettent également en œuvre cette vision kaléidoscopique dans le champ de la littérature adulte.
  • Chez elle ou chez Elle, Béatrice Poncelet, Seuil Jeunesse, pour le regard porté sur l’autre, les autres par un(e) enfant.....

En relation avec les sorcières et sorciers

- L’oiseau d’Ourdi, Grimm
- Le grimoire des sorcières, Elzbieta, Pastel, l’Ecole des Loisirs
- La sorcière d’Avril et autres nouvelles, Ray Bradbury, Kelly Gary, Acte Sud junior, coll . Les romans
- Sortilèges Mélusine, bande dessinée de Clarke et Gilson François, Dupuis...

Bibliographie

De l’auteur

- Le sac à dos d’Alphonse, Mouche de poche, l’Ecole des Loisirs,1993
- Et Dieu dans tout ça ?, l’Ecole des Loisirs, coll. Neuf en poche, 1994
- Tu seras un homme, mon neveu, L’Ecole des Loisirs, 1995.
- Verte, L’Ecole des Loisirs, 1996, coll. Neuf. Réédition 1999.
- Une vague d’amour sur un lac d’amitié, L’Ecole des Loisirs, 1997, première édition, 1995
- J’envie ceux qui sont dans ton cœur, L’Ecole des Loisirs, 1997.
- La prédication de Nadia, L’Ecole des Loisirs, 1999.
- Copie double, Bayard, 2000.
- Le monde Joseph, L’Ecole des Loisirs, 2000, coll. Neuf.
- Le coup du kiwi, L’Ecole des Loisirs, 2000.
- Les confidences d’ Otillia, Bayard, 2001.
- Ma collection d’amour, ill. de Catharina Valckx, L’Ecole des Loisirs, 2002, coll. Mouche.