Toute production d’un énoncé écrit ou oral constitue un acte d’énonciation et s’inscrit dans une situation de communication particulière appelée situation d’énonciation dans laquelle le locuteur s’adresse à un destinataire.
On distingue deux systèmes :
le discours dans lequel le locuteur s’implique et implique son lecteur, on dira alors que l’énoncé est inscrit (ou ancré) dans la situation de communication dont le destinataire doit connaître les éléments pour bien comprendre l’énoncé
le récit qui ne laisse paraître aucune marque du locuteur. Dans ce système énonciatif, le texte est clos sur lui-même, il construit son propre système de référence, il est coupé de la situation de communication (ou non-ancré)
Ces définitions restent toutefois quelque peu théoriques, vu qu’il existe peu de textes " purs ", la plupart présentant des formules mixtes, des ruptures énonciatives (ex : interventions du locuteur pour commenter les évènements, les actions d’un personnage au cours du récit...)
On observe plutôt des dominantes :
neutralité des énoncés scientifiques, des proverbes et maximes à valeur universelle
peu de trace de l’énonciation dans les récits écrits sur le modèle des romans réalistes du XIX° siècle
implication du locuteur dans les textes argumentatifs et les écrits privés, autobiographiques
C’est en repérant dans le texte les traces du locuteur que l’on pourra caractériser la situation d’énonciation, pour cela, on proposera à l’élève de relever et d’interpréter divers indices du texte.
II.1. Indices de la personne
les pronoms personnels : je/me /moi/nous signalent la plupart du temps la présence du locuteur, tu/te/toi/vous désignent le destinataire, on les trouvera en interaction dans les énoncés relevant du discours, tandis que il(s) et elles(s),le/la/les, leur, eux permettent au narrateur de rester invisible et sont le plus souvent les indices d’un énoncé appartenant au domaine du récit
le pronom indéfini " on " sera plus subtil à analyser : tour à tour équivalent de " je ", de " nous ", de " tu " ou " vous ", ou d’un personnage désigné à la troisième personne, enfin, il peut prendre sa valeur d’indéfini, équivalent de " quelqu’un "
les adjectifs et les pronoms possessifs peuvent tout comme les pronoms personnels renvoyer au locuteur ou à son destinataire
II.2.Indices de l’espace et du temps
le présent de l’énonciation : il correspond au moment de l’écriture, on ne peut le trouver que dans le système du discours
les adverbes de temps et de lieux : on trouvera dans le discours des déictiques (" hier ", aujourd’hui ", " ici "...) qui ancrent l’énoncé dans la situation de communication et ne peuvent être utilisés qu’en référence au présent d’énonciation, tandis qu’on trouvera dans le récit des indices spatiaux et temporels qui fonctionnent de manière autonome (" la veille ", " ce jour-là "...).
II.3. Indices de la subjectivité du locuteur
On appellera modalisateurs les indices des sentiments et du jugement du locuteur, on prêtera particulièrement attention :
aux adverbes de renforcement, d’intensité (vraisemblablement, sans doute...)
aux termes appréciatifs et dépréciatifs qui impliquent un jugement de valeur du locuteur, souvent porté par les adjectifs (le pauvre garçon...)
à l’emploi du conditionnel et du subjonctif, aux auxiliaires de mode (sembler, devoir...)
à l’exclamation, aux points de suspension
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Dernière mise à jour : mardi 12 février 2008