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Publié : 24 mai 2004
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La lecture littéraire

Comprendre, c’est interpréter...

La lecture littéraire [1]

Comprendre, c’est interpréter...

Pour pouvoir comprendre et en particulier le texte littéraire, il faut d’abord interpréter. Lire, ce n’est pas comprendre, c’est comprendre quelque chose. Ce n’est pas saisir la macro-structure des textes, mais plusieurs. Dans cette perspective, il faut provoquer des conflits d’interprétation et dans cette optique, les questions littérales sur le texte ne servent à rien.
Cependant, il y a toujours des limites à l’interprétation, qui doit présenter une argumentation fondée sur le plausible et sur la présentation de plusieurs indices convergents : c’est le couple auteur/texte qui détient le sens et il faut explorer les zones d’indécidabilité, en apportant des preuves.

Propositions didactiques

Contrairement à une approche traditionnelle qui voudrait qu’à l’école primaire on se contente d’apprendre à comprendre et qu’au collège-lycée on aborde l’interprétation, il est légitime et souhaitable que les élèves apprennent très tôt à interpréter et que cesse une rupture des objectifs entre l’école et le collège.
Si l’on n’entre pas dans le processus d’interprétation en école primaire, la lecture est confinée dans une conception réductrice. Si l’on veut apprendre à comprendre, il faut apprendre à interpréter, donc travailler sur des textes qui mettent en oeuvre ce processus. Or, paradoxalement, on ne donne guère à lire que des textes lisses. Si l’on veut enseigner la compréhension, il faut des textes résistants, dès le début.
Les difficultés des élèves ne sont pas liées qu’au texte, elles découlent aussi de l’enseignement scolaire. Il subsiste à l’Ecole l’illusion de la transparence du texte or tous les types de textes supposent une lecture inférentielle, et plus particulièrement les textes littéraires qui demandent l’interprétation du lecteur.
Lire littérairement, c’est prendre des risques et il est intéressant de se référer à d’autres didactiques, celle de la résolution de problèmes, celle des sciences, qui posent elles aussi la question de la compréhension et de l’interprétation. Le maître lui-même n’a pas toujours la réponse, c’est un lecteur parmi d’autres. Cette approche suppose la discussion, l’écoute des autres, le respect de certaines règles, comme le justification. D’où l’importance de l’intersubjectivité au sein d’une communauté interprétative.

Notes

[1Cette page se fait l’écho des travaux de Catherine TAUVERON